Gestalt-thérapie & Spiritualité

HARCELEMENT & PERVERSION NARCISSIQUE

 

 

Voici un sujet que je connais malheureusement parfaitement pour l'avoir vécu puis étudié en détail.

Pervers : auteur d'une déviation de but : au lieu de te faire l'amour, je vais te fouetter et te mettre dans la souffrance. 
Ou au lieu de discuter fertilement avec toi de façon partenariale dans un but de faire aboutir notre projet, je vais discuter dans un but subreptice pour te mettre en faute, te culpabiliser ou t'assujétir.

ou auteur d'une déviation d'objet. Au lieu de faire l'amour avec toi, je vais prendre systématiquement mon plaisir avec un bas, une chaussure ou un film. Ou au lieu de discuter de tes gouts (l'objet) lorsque tu dis que tu n'aimes pas la soupe, je défends assiduement ma soupe (déviation d'objet).

Narcissisme : Amour de soi. Indispensable pour assurer la survie. Un narcissisme suffisant ou même assez important est très sain, il signe la détention d'Amour qu'on pourra distribuer autour de soi.
Mais ne nous méprenons pas : ceux qui paraissent ostensiblement s'aimer beaucoup ou se mettre en exergue sont ceux qui n'ont pas d'estime de soi, détiennent au contraire un mépris ou une haine de soi et c'est ce que justement ils veulent se cacher. Cela les mène donc dans la revendication permanente ainsi que dans les conduites de réassurance en tous genre : je suis beau, j'ai réussi, je suis gagneur, j'aime les autres.... contrairement à vous.

Ces comportements morbides signent de grandes pathologies comme notamment le trouble borderline, la personnalité limite, la psychose paranoïaque et la psychose sans symptômes : la perversion narcissique.
Ces pathologies sont articulées autour du VIDE interne de leurs auteurs.
Alors pour survivre, se considérant comme Riens, nullités totalement inaptes à reconnaître et assumer les émotions, ils recherchent comme des vampires à puiser dans l'autre les qualités qu'ils n'ont pas : la vie, la joie, l'existence pourrait-on dire. A leur contact, les victimes - souvent prédisposées par une personnalité pathologique - se vident, entrent dans un état de morosité, puis de mesestime de soi et de dépression.

Ne pas confondre néanmoins les manipulateurs ou harceleurs (troubles fréquents de la relation), avec les pervers narcissiques (maladie mentale bien plus rare). La différence réside en une question de niveau de la pratique et de structure de la personnalité.

Avant ou après une séparation ou un divorce, des problèmes de garde des enfants peuvent survenir.
Un des parents monte subrepticement ou ostensiblement les enfants contre le parent abusé et peut les pousser à rompre tout lien affectif avec lui.
Cela porte le nom
d'aliénation parentale. C'est une véritable perversion, maltraitante pour le parent abusé et destructive pour les enfants manipulés.

Je précise qu'il ne faut pas amalgamer les manipulateurs, les pervers et les pervers narcissiques ; afin d'éviter cet écueil courant et de cataloguer prestement les gens, il est préconisé de soigner ses blessures d'abord avant d'étudier le sujet en détail.

http://www.acalpa.info/

 

CARACTERISTIQUES DU PERVERS NARCISSIQUE 

 

0 – intrapsychique

 

a)            Vampirisation : tente de se voir dans les yeux d’autrui. Il vole des qualités Ψ à la victime. L’amour doit être clivé et entouré de haine.

b)        Cherche à injecter en l’autre ce qui est mauvais en lui, et à se remplir du "bon" ou de la "vie" de l'autre.

c)         Impose son emprise pour retenir l’autre mais il craint que l’autre vienne l’envahir.

d)        Besoin de se remplir : d’admiration, de Signes de reconnaissance, d’amour, cherche à briller.


Les agissements du pervers narcissiques évoluent en boucles composées de trois phases : phase de séduction, phase d’emprise, phase de destruction, puis on recommence.

A =  Séduction perverse.

1 - Cherche à rehausser son moi. Il lui est pour cela nécessaire de trouver un être qui l'admire et lui renvoie une image prestigieuse de lui. Afin de se rassurer sur sa puissance, la grandiosité de son moi, il entretient ce jeu avec l'autre par la séduction et la recherche ultime de supériorité.

2 - Séducteur pour mieux piéger, il utilise les flatteries, fait des cadeaux ou se met soudain aux petits soins pour nous. Séduit en bon samaritain et en érudit.

3 - Cherche à briller, à capter l’attention, à fasciner, à enchanter, ramène à lui, recherche la vedette, veut que tout tourne autour de lui quitte à passer devant les autres ou les écarter.

On trouve le manipulateur (m.) sympathique, le m. cultivé, le m. séducteur, le m. altruiste, le m. dictateur mais aussi le m. timide.

4 - Si vous n’avez pas le choix de rester ou de partir, comme en entreprise, alors les manœuvres de séduction disparaissent et la victime doit accepter le seul rôle de bouc émissaire.

 

 B = Déstabilisation, emprise.

1- Pour déstabiliser l’autre il suffit de : l’amener à se mettre en doute ou à se culpabiliser. L’essentiel de la communication passe dans le regard.

2-  Le pervers culpabilise les autres.


3- Il reporte sa responsabilité sur les autres ou se démet de ses propres responsabilités.


4-Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et ses opinions. Rien n’est nommé, tout est sous-entendu.

5- Conteste les règles et les procédures, remet le cadre établi en cause, conteste la justesse des décisions et la légitimité de l’autorité.

6- Il répond très souvent de façon floue, on comprend mal : recherche de déstabilisation.

7- Il fait d’abord croire aux autres qu'ils doivent être parfaits, qu'ils ne doivent jamais changer d'avis, qu'ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et aux questions. 


8- Il change et ajuste ses opinions, ses comportements, ses sentiments, selon les personnes ou les situations. 

9- Il utilise un langage théorique, professionnel ou ésotérique, abstrait et abscons pour paraître savant, supérieur et entraîner l’autre dans l’incompréhension et dans l’impossibilité de réagir. Donne le change par explications rationnelles.


10- Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.

11- Il sait se placer en victime pour qu'on le plaigne : maladie exagérée, entourage "difficile", surcharge de travail, persécuté par vous ou victime de votre mauvais travail, etc.)

12- Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins (notions d'humanité, de charité, d’éthique ou de religion...).

13- Transactions perverses : Il fait faire ses messages par autrui ou par des intermédiaires ou parle à quelqu’un pour qu’un autre entende en étant situé à portée d’oreille.


14- Il mise sur l'ignorance des autres et fait croire à sa supériorité omnipotente. 


15- Il prêche le faux pour savoir le vrai, déforme et interprète.

16- Il est totalement égocentrique, ramène tout à lui, réclame ou se sert mais n'offre jamais rien sinon à des fins de séduction. Egoïsme forcené.

17- Il ne supporte pas la critique et du mal à se remettre en question.

18- Il garde beaucoup d'informations pour lui, ne donne pas, garde, isole l’autre. 
 

19- Son discours paraît logique ou cohérent alors qu'il est totalement décalé (paranoïaque) et que ses attitudes, ses actes ou son mode de vie répondent au schéma opposé : c'est le discours paradoxal qui met dans la confusion. Quelque chose est exprimé au niveau verbal et le contraire est exprimé au niveau non verbal. Exemple : Dire tout et son contraire. Dire quelque chose ou approuver et faire le contraire. Exemple : « je ne voudrais pas te donner de conseils mais… Ah, si je pouvais vous aider...  Mais si je t’aime ! »  hurle le père courroucé à sa fille terrorisée.
La jeune compagne raconte avec le sourire les menus détails par lesquels elle a été trompée par son homme.
Le PN s’arrange toujours pour qu’on ne puisse pas le satisfaire.

20- Il produit un état de malaise, de doutes ou un sentiment d'hermétisme et de non-liberté (piège).

21- Il est efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens d'autrui.


22- Il est l'objet de discussions entre gens qui le connaissent même s'il n'est pas là.

23- Il parle beaucoup d'émotions ou de ressentis mais ne ressent rien... que sa production  de pensées.


24- Défenses : Retrait en tour d’ivoire, intellectualisations et rationalisations, clivage, manichéisme, Jeux psychologiques et messages à doubles fonds. Projections : en général il vous accuse strictement de ce qu’il est en train de vous faire.

 

 
C = Après la séduction/emprise, passe à la maltraitance puis à la violence manifeste.

Maltraitance

1 - Il n'écoute pas caril est dans sa tête est ses stratégie mentales pendant que vous lui parlez, et ne répond pas. 

2 - prend des décisions importantes sans vous demander votre avis

3 -  Conteste l’autorité, se met en conflit avec ou au contraire s’y soumet et la vénère en aveugle.

3b - En tant que chef, procède à l’abus de pouvoir, se comporte en autocrate ou en adjudant et détourne l’utilisation des règles disciplinaires : procède à des sanctions humiliantes, injustifiées car fondées sur des faits inexistants ou faux témoignages.

Il pervertit l'organisation : modifie arbitrairement les règles, change les conditions de travail, les accords conclus ou les conditions essentielles du contrat (heures supplémentaires, astreintes, exigences…). Court-circuite la victime : Supprime des pièces à conviction, annule des tâches définies dans le contrat de travail pour les confier à un autre sans avertir le salarié.

 Reddition émotionnelle par hyperactivité. Fixe des objectifs irréalistes et irréalisables entretenant une situation d'échec, un épuisement professionnel.

4 - Injonctions paradoxales  et doubles contraintes : Paire d’ordres explicites ou implicites intimés à quelqu’un qui ne peut en satisfaire un sans violer l’autre. Dans les deux cas, la victime est dans l’erreur. Le PN reproche au conjoint de ne pas faire les choses, et lorsque celui les fait, il lui reproche de les faire mal. Il prononce des petites phrases du genre :
« Ignorez ce panneau ! », « Fais des efforts, tu n’y arrives pas ! »
 « tu ne m’écoutes jamais ! »
— « Je ne sais pas, c’est ton boulot ! »
Ou des phrases ironiques  comme : « La preuve c’est que tu t’en souviens ! » ou « C’est vrai ce mensonge ? »
Un exemple pris dans la BD "Asterix en Corse" :
—     Je n'aime pas qu'on parle à ma sœur.
— Mais elle ne m'intéresse pas votre sœur.
— Elle te plaît pas ma sœur ?
— Mais si, bien sûr, elle me plaît…
— Ah, elle te plaît, ma sœur !!! Retenez-moi ou je le tue ! »

Un exemple donné par Paul Watzlawick : Une mère rend visite à son adolescent et lui offre une cravate bleue et une cravate rouge. À la visite suivante, l’enfant se présente avec la cravate rouge. La mère lui dit : « Tu n’aimes pas la cravate bleue ?»  À la visite suivante, l’enfant se présente avec la cravate bleue. La mère lui dit : « Tu n’aimes pas la cravate rouge » ? À la visite suivante encore, l’enfant se présente avec les cravates bleue et rouge à la fois au cou et sa mère lui dit : « Ce n’est pas étonnant que tu aies des problèmes » !

4b - En tant que chef, il procède au détournement du management : Confie du travail harassant, inutile ou démoralisant, pose des objectifs irréalisables et harcèle de contrôles répétés. Donne des consignes confuses qui poussent à l’interprétation donc à la faute, qui rendent le travail infaisable ou les résultats toujours décevants. Ou bien isole totalement la victime en lui confiant des sous-taches ou en ne lui donnant pas de travail. Dans tous les cas, le message revient à dire travaillez mais ne le faites pas, dans les deux cas, le salarié est dans la faute : soit que son travail n’est jamais satisfaisant, soit qu’il n’arrive pas à faire ce que le chef « ne lui a pas demandé ».

5 - Il est jaloux

6 - Il sème la zizanie et crée la suspicion, parle par derrière, entretien la rumeur, divise pour mieux régner et peut provoquer la rupture d'un couple ou d'une équipe. A cet effet, je recommande de lire le livre de Goscinny et Uderzo : Astérix, La Zizanie. C’est une très bonne caricature du comportement PN.

7 - Il inverse systématiquement les rôles ou pervertit les fonctions : l’élève juge le maître, le client se fait le juge du thérapeute et les parents demandent à être pris en charge par leurs enfants. Le persécuteur devient la victime et la victime devient le persécuteur.

 8 - Il ignore les demandes (même s'il dit s'en occuper), en général il ignore l’autre, il ne le voit que pour l’utiliser. 

 9 - Ne fait qu’utiliser l’autre par la séduction puis par le mépris et la haine (qui ne sont que miroirs de ce qu’il sait de lui). 

 10 - Il ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres, totalement incapable d’empathie ou de compassion. Imperméable à la souffrance d’autrui.

11 - Il vous interrompt sans cesse pour ne pas aller là où vous le menez ou pour conserver la maitrise et le contrôle de la relation.

 12 - Il change carrément de sujet au cours d'une conversation pour récupérer la vedette.

 13- Il évite ou s'échappe de l'entretien, de la réunion. 

 14- Il dénie ou nie les évidences et ses allégations sont parfois si énormes que la victime reste clouée et devient ainsi une parfaite cible immobile.

 15 - Menteur ou mythomane, Mensonges souvent indirects faits de non-dits, allusions, messages incomplets et mensonges par omission. Mensonge direct lors de la phase de destruction, mensonge et calomnies convaincants même énormes car les mensonges les plus gros passent le mieux. 

 16 - Il utilise souvent le dernier moment pour annoncer, demander, ordonner, ou faire agir autrui. 

 

Violence

 1 - Mégalomanie. Le pervers est au dessus des autres et a toujours raison, détient la vérité. Impossibilité de remise en question de soi. Le dialogue aveclui devient prise de tête extrême, comme si on se décidait à discuter dans les détails son traitement avec un chirurgien.

 2- Orfèvre de la manipulation, « Fou expert de l’argumentation » à base de discours moralisateur paranoïaque : logorrhée d’apparence ultra logique et cohérente emportant la conviction des tiers qui n’ont pas vécu la relation depuis son amorçage. Il joue sur les mots, les redéfinit.
Son discours peut ainsi prendre l’apparence d’une véritable plaidoirie mais il repose sur des mensonges, des distorsions de la réalité, des modifications du sens de vos paroles, refus d’écouter, d’entendre, de dialoguer, volonté de vous mettre en faute ou de vous ridiculiser avec, si possible, tentatives de rallier les tiers à sa cause, ce qui arrive la plupart du temps. Il est capable de changer un seul mot de ce que vous avez dit pour changer le sens de toute la phrase et vous faire dire ce que vous n’avez pas dit.
C’est un maître de la ratiocination : Argument vain et exagérément subtil. Dans lequel il coupe les cheveux en huit, se perd en raisonnements, en considérations, en discussions interminables, fait monter l’autre dans la tête qu’il perd dans les doutes.

 3 - Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l'air, dévalorise et juge. 

 4 - fait des remarques dévalorisantes et humiliantes.

 5 -  Il fait pression sur vous en vous culpabilisant. 

 6 - Il vous dicte ce que vous devez être et ce que vous devez faire  

 7 -  Recherche du négatif chez l’autre tandis qu’il se valorise lui-même. Très fort pour déceler les failles d'autrui.

 8 - Il ricane et se rit du monde, le plaisante et le ridiculise avec des impulsions de haine destructive.

 9 - Il se moque des autres, les persécute, plaisante au détriment d’autrui par des quolibets, des noms d’oiseaux, des taquineries dévalorisantes en souriant que ce n’est que de la plaisanterie, que l’autre est trop susceptible et qu’il l’aime.

 10 - Il menace de façon déguisée ou fait un chantage ouvert.

 11 - En tant que chef : détournement du lien de subordination : incivilité à caractère vexatoire, refus de dialoguer, mots qui blessent, dénigrement et volonté de ridiculiser, moqueries. 

 12 - Il nous conduit à faire des choses que nous n'aurions probablement (ex : soumission ou colère) pas faites ordinairement. Pousse l’autre à la violence et à la faute.

 13 - La maltraitance vise la destruction. Le but est de symboliquement détruire, tentative de meurtre psychique. Il agit pour éliminer la personne au lieu de trouver une solution

 14 -  Il crée des coups de théâtre : choc, sensation de trahison, d’effraction et de sidération.

 15 - Il est fortement jaloux.

 16 - Il parle de vous dans votre dos, dit du mal de votre famille et de vos amis et de l’humanité en général, « on vit dans une jungle menaçante». 

 17 - Il se décharge de sa responsabilité en prétendant qu'il est violent par votre faute.

 18 - Il vous accuse,  crie, parfois vous injurie, en tous cas vous déstabilise. 

 19 - Il adopte des attitudes menaçantes et vous force à prendre des décisions contre votre gré.

 20 - Il minimise ses actes violents et ne vous prend pas au sérieux.

 21 - Il nie les abus commis. 

 22 – Il lui faut casser l’autre pour acquérir une bonne estime de soi. Il vampirise l’estime de ou les qualités de l’autre ou se superpose à lui en vainqueur.

 

Cycle en boucle.

 Sauf si vous avez le choix de partir ou de le quitter, ce qui est rare, les cycles de la séduction, de l’emprise puis de la maltraitance évoluent en boucle. Le PN, après vous avoir détruit, est obligé de vous « réparer » pour ultérieurement pouvoir vous « tuer » à nouveau. Pour cela il passe de nouveau à la phase de séduction par laquelle il vous « tient ».

 Il vous tient par la qualité du lien de dépendance qui vous unit : c’est votre patron qui contrôle votre place dans l’entreprise, c’est le parent qui vous tient par l’argent qu’il vous donne car vous êtes étudiant ou sans travail, ou c’est le conjoint qui vous tient par la violence dont il menace la famille et les enfants.

  Enfin, évitez le manichéisme. Je vous ai peint le tableau du Pervers narcissique cas d’école, mais la plupart des pervers  agissent par des traits moins nombreux ou moins marqués. Ils n’en demeurent pas moins pervers manipulateurs.

 

 

Pour en savoir plus :

 http://www.hmstop.com/
http://callways.com/pervers-narcissique.shtml
 
http://harcelement.org/article104.html