Gestalt-thérapie & Spiritualité

Philosophie orientale, cékoi ?

Siddhartha Gautama, dit le Bouddha, Sakyamuni (Le "Sage" des Sakyas).

 

En Occident, la philosophie orientale est davantage une façon de vivre, une philosophie, une sagesse,  une science de l'esprit .
Mais c'est avant tout une pratique.

Elle se fonde sur le placement de l'attention à soi, afin de mieux connaitre l'Esprit, pour nous permettre de vivre mieux, nous d'abord, de façon à partager avec autrui et à enrichir l'autre sur son chemin de vie ("Libérer tous les êtres").
Car en regard de l'interdépendance universelle, nous sommes indissociables de l'Autre. "Je" n'étant rien, sinon un Je-face à l'Autre, ou un Je-face à son environnement. Et ceci rejoint la notion de Soi/Environnement propre à la Gestalt-Thérapie.
Nous ne sommes pas face-à, mais Avec, ou dedans. La philosophie de Heidegger semble très proche de cette conception.

La spiritualité dont je parle consiste en la quête du sens profond de la vie. C'est la Voie de recherche de libération de nos limitations occasionnées par nos conditionnements. Pour cela, nous devons dépasser notre mental afin de connaître notre Esprit nous devons pouvoir appréhender la réalité ultime des phénomènes de la vie pour nous y ajuster de façon sereine et créatrice. 
Dans cette Voie spirituelle,  il n'y a pas de Dieu créateur du Monde, pas de grand Soi et personne en qui croire, sinon en soi. 
Elle consiste en une ouverture, un lâcher-prise, elle consiste à se relier à l'environnement, à l'Univers, aux autres tout en se dépouillant de nos croyances et limitations mentales.
Elle tente d'indiquer à chaque Homme les démarches fructueuses expérimentées par nos ainés depuis des millénaires afin de se rapprocher de la joie et de la vie plutot que de se laisser embobiner par l'ego qui nous rapproche de la Souffrance et de la non-vie. En ce sens, tous les textes anciens des divers continents disent la même chose dans un langage différent.
Les églises s'en sont emparées. Mais point de religion ici en mon point de vue. 

 Bouddhisme est un terme récent et occidental désignant une religion. Il est vrai que des peuples d'Asie ont détourné la Voie en considérant le bouddha comme un Dieu tout en faisant des prosternations et toutes sortes d'autres offrandes liées à des voeux et requêtes. En occident, le bouddhisme est considéré bien davantage comme la pratique d'une philosophie. C'est tout autre chose. Or sait-on vraiment ce qu'est une "religion" dans sa connotation étymologique ?  Il ne faudrait surtout pas confondre les enseignements originaux avec les "Eglises" qui s'en sont emparées.

Bouddhisme n'est donc pas un terme d'Orient, région où l'on parle de Dhamma (Pali), ou Dharma (Sanskrit) : l'enseignement de Bouddha (Sanskrit :"l'éveillé").
Le Bouddha, a existé au 5eme siècle avant J.C sous le nom de Siddharta Gottama (Pali). Fils de roi et surprotégé, il a eu un jour la stupeur de s'apercevoir qu'il existait des pauvres, des malades, des vieux et de la souffrance un peu partout. Opposé aux préceptes de la religion d'époque, il chercha un moyen de venir en aide à tous ces gens et de libérer l'humanité de la souffrance.  A force de méditation, de connaissance de soi et de compréhension des phénomènes, il s'est "éveillé",  est devenu un "sage" à l'esprit purement sain. 

Soyons extrêmement précis :
le bouddhisme n'est donc pas au départ une religion, édicté par quelqu'un qui voulait justement s'en dissocier. Il s'agit simplement d'une invitation à expérimenter par soi-même des préceptes 
destinés à nous éloigner de la Souffrance Universelle, grande ou petite, morale ou somatique, extrême ou subtile. Pour cela, le remède doit etre non religieux, non sectaire, pouvant être  adopté par tous, distinct de toute notion d'adhésion ou pas. 

Ne s'identifier à rien ni personne, expérimenter par soi-même...
Le bouddha n'a demandé à personne de réciter des mantras, de faire des offrandes et des prosternations. Si certains courants pseudo-religieux (car il n'y a ni Dieu, ni Créateur, ni sermon dans le bouddhisme) se sont emparées des textes, et les ont enrichis de leurs études, ils resteront étrangers de mes propos.

Pour reprendre ceux de le psychologie, à contrario beaucoup plus récente puisque datant de la fin du XIXeme siècle : un esprit sain est libéré des croyances, illusions, inférences, projections, généralisations, défenses psychologiques caduques et souffrances de toute sorte.

Les écrits constituent le Bouddha-Dhamma : l'enseignement du bouddha.
Celui-ci, qui a recu le titre de grand Médecin (de l'âme = psychique), évoque principalement quatre vastes enseignements :
1 - La souffrance (diagnostic)
2 - L'origine de la souffrance (Causes de la souffrance)
3 - La cessation de la souffrance (diagnostic de guérison)
4 - Remèdes à la souffrance. (Sorte de thérapeutique)

La plupart d'entre nous ont entendus vaguement parler de notions d'impermanence, de compassion, d'ego, d'illusion, de vacuité, de méditation, de karma (loi de causalité), d'interdépendance, d'Inconscient.... Elles viennent notamment du bouddhisme, mais pas seulement, et la psychologie moderne les a repris à son compte.

Par ailleurs, les pratiquants respectent la non violence dans les trois lieux :
- le corps : pas de gestes violents ou agressifs ;
- la parole : pas de paroles blessantes ;
- l'esprit : pas d'intentionnalité ou d'état d'esprit nuisibles à soi ou à autrui.

Pour résumer, le bouddhisme est avant tout une pratique quotidienne centrée sur la sagesse de nos attitudes, comportements et modes de relation ainsi que sur la révision permanente de l'utilisation de notre esprit (intelligence et mental)

Définition de Jean-Pierre Schnetzler (Psychiatre, psychanalyste et responsable du centre bouddhiste de Montchardon) :

"Voie de libération de l'état ordinaire de souffrance et d'insatisfaction - que nous connaissons tous - par une pratique consciente, une connaissance juste des choses, une morale de l'action qui nous évite de faire du mal à nous-mêmes et à autrui, et par la pratique progressive de notre mental et de notre psychisme qui nous permet d'apaiser conflits et douleurs qui les troublent."

 

 La spiritualité dont je parle est oecuménique ; elle se réfère au dharma bouddhique, à la Bhagavad-Gita, à leur prédescesseur le Chamanisme, à Osho, à Gurdjieff, à Swami Prajnanpad, à Arnaud Desjardins, au soufisme, à la philosophie, au Petit Prince, à l'ancien testament, à Khalil Gibran, au Zen japonais, au taoisme, à Albert Jacquart, et à bien d'autres courants dont tous ont la particularité, chacun dans leur langage, de dire et d'exprimer la même chose.