Gestalt-thérapie & Spiritualité

Qu'est-ce qu'un bon psy ?

Un bon psy est quelqu'un de simple qui ne vous prend pas la tête et qui est d'abord agréable : il vous accueille, vous regarde et vous sourit, il est bienveillant et n'est pas en train de regarder ses doigts ou de faire autre chose, ce qui n'est pas toujours le cas dans les cabinets.

 

C'est quelqu'un qui aime profondément les gens. Je ne crois pas qu'on puisse prétendre aider sans Aimer, même si cet amour n'est pas celui qu'on porte à son conjoint ou ses enfants. C'est donc quelqu'un de proche, tout en conservant une certaine distance thérapeutique, mais pas trop : quelle horreur que sa neutralité "bienveillante" qui s'observe dans sa froideur ou son silence... Qui peut rester vraiment "neutre " ?

 

Un bon psy a été formé à la psychopathologie (Personnalités difficiles, défauts, troubles de la communication et maladies), mais cela ne suffit pas. C'est beau de voir que quelqu'un a des soucis, encore faut il savoir qu'en faire. C'est pourquoi le psy est formé à une méthode = les plus efficaces sont celles qui allient naturellement un travail tant intello-verbal que corporel et émotionnel ou affectif.

 

Un bon psy est quelqu'un qui a énormément travaillé sur lui, et pas seulement lors de trois ou quatre ans de formation. Il a embrassé sa pathologie, ses tendances et difficultés, s'en est enrichi et les a transformés. Il peut donc maintenant proposer une relation de qualité à autrui, une communication sincère et spontanée dénuée de tout aspect pas clair ou manipulatoire : Il a résolu ses conflits et ses névroses, ne les projette plus sur autrui et c'est riche de cette expérience qu'il va accompagner ceux qui lui font confiance.
Nul au monde peut prétendre ne pas souffrir ou stresser de façon anormale à un moment donné. Or comment emmener quelqu'un sur un chemin qu'on n'a pas parcouru soi-même ?

Et ce n'est pas tout. Car le bon psy sait bien qu'il n'est pas "abouti". Par conséquent, même avec des connaissances en un domaine spécifique, il ne se pose pas en expert mais en partenaire de la relation, dans laquelle il continue à se remettre en question avec son interlocuteur. C'est sa façon d'être en lien qui est déterminante. Et c'est de ce lien que va naître une nouvelle situation, de nouvelles possibilités, une nouvelle résolution de problème.

 

Il est lui-même sans artifice et sans jeu de rôle, profondément vrai et respectueux, son mode de fonctionnement n'est pas de paraître ou de manipuler par des stratégies, mais d'être. Profondément Être« Tous les problèmes » viennent de la relation à soi-même ou à autrui. C’est pourquoi le psy le plus efficace n’affiche pas ses savoirs mais sait relationner, entrer en relation authentique et en vrai contactLe reste c'est du bidon, du théâtre ou de la communication.


En ce sens on peut aller jusqu'à dire qu'un bon psy ne sait pas mieux que les autres ou que ses clients, ne fera pas le travail à leur place, il n'est ni eux ni Dieu. Mais c'est de sa seule expérience et de sa seule droiture alliée à sa technique d'accompagnement qu'il les accompagne à trouver leur place, d'autant plus qu'il conserve la positivité et les tire toujours vers le haut.


Par ailleurs, il n'a pas peur d'aimer profondément les personnes qui viennent le voir. Certains psys devraient savoir qu'Aimer dans ce sens constitue une prise de risque et n'a rien à voir avec "être attiré par ; avoir des projets pour " ou même "penser à coucher avec", contrairement à ce que j'ai déjà été stupéfait d'entendre. Aimer doit s'entendre selon les valeurs éthiques et morales spirituelles, à savoir la détermination à l'altruisme, à la générosité et au don sans sauvetage.

 

Enfin, la condition incontournable qui garantit cette qualité mène le bon psy à se remettre en question chez un Parent (ancien, superviseur ou Maître) qui est lui-même régulièrement supervisé dans sa pratique.   

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Il se pourrait que pour la plupart des thérapeutes, faire de la thérapie soit un symptôme plutôt qu’une vocation : une façon d’extérioriser leurs difficultés et de les liquider par le biais des autres plutôt qu’en eux-mêmes. En fait, nombre d’entre nous voient la paille dans l’œil des autres plutôt que la poutre dans le leur.      Fritz Perls.

 

 A moins que vous ne puissiez regarder une personne et voir la beauté qu'il y a en elle, vous ne pouvez pas l'aider. Il est impossible de véritablement aider quelqu'un en discernant en lui ce qui ne va pas, ce qui est horrible, ce qui est perturbé.      Anthony Bloom

 

Il n’y a pas de patients résistants, il n’y a que des thérapeutes inflexibles.     

Dr André Moreau